
Pierre-Julien Eymard est né le 4 février 1811 à La Mure (Isère) dans une modeste famille d’artisans, profondément chrétienne.
En juin 1828, il entre chez les Oblats de Marie Immaculée à Marseille.
En 1831, Pierre-Julien entre au grand séminaire de Grenoble et, trois ans plus tard, le 20 juillet 1834, il est ordonné prêtre. Il exerce son ministère au service du diocèse de Grenoble (1834-1839), puis, attiré par la vie religieuse, il est autorisé à quitter le diocèse et entre chez les Maristes en 1839.
Pendant 17 ans, il y exerce des charges variées : directeur spirituel au collège de Belley en 1840, assistant général du père Colin à Lyon en 1844, puis visiteur général et directeur du Tiers-Ordre de Marie en 1846.
En janvier de cette année, alors qu’il prêche une retraite à Notre-Dame de Fourvière, il reçoit une grâce de vocation. Impressionné par l’état d’abandon spirituel dans lequel se trouvent les prêtres séculiers et le manque de formation des laïcs, il se sent appelé à fonder un nouvel ordre religieux entièrement voué au culte et à l’apostolat eucharistiques.
Le 12 septembre 1851, le Père Eymard est nommé supérieur de la communauté en charge du collège mariste de la ville de La Seyne-sur-Mer, point de départ pour les missionnaires maristes vers les missions.
Il y vivra cinq ans de 1851 à 1855.
Le Père Eymard n’était pas particulièrement heureux de son transfert à La Seyne-sur-Mer, principalement parce que son départ de Lyon le séparait du Tiers-Ordre de Marie. Il accepta cependant ce transfert comme la volonté de Dieu et se mit immédiatement à l’œuvre.
Le Père Eymard réorganise et apporte ordre, harmonie et paix à la communauté du collège, composée de personnel, d’étudiants et de parents. Sous son initiative, le collège enregistre rapidement une augmentation de la population étudiante, de 21 à 80 au cours de sa première année. Cela entraîne la nécessité de recruter davantage de personnel, notamment des sœurs trinitaires de Valence* pour prendre en charge le bien-être matériel de l’institution. Le Père Eymard prend en charge les besoins spirituels de la communauté en introduisant le culte de l’adoration et la communion fréquente, tandis qu’il organise lui-même des retraites scolaires et une direction spirituelle. Il enseigne également le latin et le grec aux étudiants.

Nommé supérieur du collège de La Seyne-sur-Mer, il doit redresser une situation difficile. Sous sa direction, en peu de temps, le collège va connaître un développement singulier. Les bâtiments du Collège, dont les dernières constructions avaient entraîné déjà pour 60.000 francs de frais, étaient sur un terrain qui n’appartenait pas à la Société de Marie.
Le moment était venu de mettre fin à une situation paradoxale et de changer en propriétaires définitifs les généreux locataires. Le propriétaire était le diocèse de Fréjus. C’est le Père Eymard qui prit en mains les dernières négociations et qui les mena à bonne fin.

L’estimation fut faite à 24.000 francs, et nous possédons le reçu de Monseigneur Wicart rendant le Père Eymard et le Père George acquéreurs du domaine situé à La Seyne, au quartier du Séminaire, signé du 14 décembre 1855.
Tout au long de sa vie, Pierre-Julien eut une intense dévotion à Marie, Mère de Dieu. Il eut connaissance de l’apparition de Notre-Dame de La Salette et aimait se rendre dans divers sanctuaires mariaux. C’est l’activité apostolique du Père Eymard pour la Société de Marie qui le mit en contact avec les différents courants de piété eucharistique qui circulaient dans l’Église de France et ailleurs en Europe.Son attrait pour l’Eucharistie se développe. Eymard est engagé dans l’Œuvre de l’Adoration nocturne à Toulon, et anime le groupe des Jeunes de La Seyne, commencé par le commandant Raymond de Cuers. Cette collaboration voit le nombre des adorateurs augmenter, à tel point qu’en 1856, on compte 1 800 femmes et 400 hommes engagés. Une maison est même louée pour les adorateurs et l’archevêque nomme le Père Eymard comme directeur spirituel.

Devant la croissance rapide de la communauté, le Père Eymard et De Cuers louèrent une maison où ceux qui adoraient le soir pouvaient se reposer et se rafraîchir. Plus tard, l’évêque bénit l’œuvre en nommant le Père Eymard directeur spirituel et en demandant l’établissement d’une autre communauté mariste à Toulon.

Le Père Eymard s’occupait aussi des besoins spirituels des prisonniers. A La Seyne, il visita les révolutionnaires emprisonnés à la suite du coup d’Etat de 1851 et enrôla un certain nombre de fidèles dans son association de l’Adoration du Saint-Sacrement à domicile.
1851 : Haro sur le Collège* : « Pierre-Julien Eymard prie et MARIE garde le Collège »
Le matin du 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte président de la deuxième République, arrivé en fin de mandat et n’étant plus autorisé à se représenter, édicte six décrets proclamant la dissolution de l’Assemblée nationale législative, le rétablissement du suffrage universel masculin, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d’une nouvelle constitution, qui sera promulguée le 14 janvier 1852 (pour succéder à celle de février 1848) établissant par le fait un régime présidentiel autoritaire, le Second Empire, dont le souverain sera …Napoléon III, l’empereur des Français.
Après le coup d’État du prince Louis-Napoléon Bonaparte, en 1851, les républicains appellent à l’insurrection à Paris et dans le Midi. Des centaines de manifestants en armes se rassemblent autour de Toulon. Quelqu’un frappe à la porte du collège des maristes. Il avertit qu’une colonne de révoltés marche sur La Seyne afin d’incendier l’établissement scolaire. Au milieu de l’affolement ambiant, seul le nouveau supérieur, le père Eymard, garde son sang-froid.
Il décide alors de leurrer les assaillants éventuels en illuminant la maison dans le but de faire croire aux insurgés que leur complot est découvert et que les assaillis se préparent à la résistance. Bientôt des lumières brillent aux fenêtres. les émeutiers se croient trahis; ils pensent que des marins sont cachés dans le Collège, prêts à défendre ces fils d’officiers. Il n’en faut pas davantage pour déterminer leur dispersion, et pour noyer leur déconvenue.
Il n’y a pas de seconde expédition, car la gendarmerie disperse les émeutiers varois. En apprenant ce retour au calme, Pierre-Julien Eymard dira seulement : « Marie nous a protégés. » Preuve de la détermination des insurgés et du drame évité, les révolutionnaires, au nombre de 2 000, ne se rendent pas sans combattre et laissent une centaine de tués sur le terrain.
La reprise en main par les autorités est brutale, des centaines d’insurgés sont incarcérés. Si aucune condamnation à mort n’est prononcée, les peines de prison tombent dru et sont très lourdes. C’est alors que Pierre-Julien Eymard va trouver le commandant de Bouchaud afin d’intercéder en faveur des prisonniers et lui demander, à défaut de grâces, des améliorations de leurs conditions d’incarcération. Il faut une charité exceptionnelle pour plaider la cause de gens qui avaient l’intention de vous assassiner, comme le lui fait remarquer le commandant, qui a eu très peur pour son petit-fils.
Le jour de la fête de saint Joseph, le 18 ou 19 avril 1853, lors de sa prière d’action de grâce après la messe, le Père Eymard rapporte qu’il a reçu une grâce spirituelle qu’il caractérise comme une tendre pensée de se donner au service du Très Saint Sacrement et la possibilité d’établir un ordre du Saint Sacrement. Mais le P. Julien Favre, supérieur général, s’oppose à une œuvre qui n’entre pas dans le rayonnement de la Société de Marie.
il quitte la Société de Marie et s’installe à Paris où il fonde la congrégation du Saint-Sacrement le 13 mai 1856 et, avec l’aide de Marguerite Guillot, une tertiaire lyonnaise qu’il a accompagnée, la congrégation des servantes du Saint-Sacrement en juin 1858.

En juillet 1868, sur ordre de son médecin, le père Eymard épuisé par des épreuves de toutes sortes, arrive dans son village natal de La Mure pour s’y reposer. Succombant à une hémorragie vasculaire cérébrale, il y meurt le 1er août à l’âge de 57 ans. Sur sa tombe on grave cette épitaphe :
« Aimons Jésus qui nous aime tant dans son divin sacrement. »
Eymard était un ami et un contemporain des saints Pierre Chanel, Marcellin Champagnat et du bienheureux Basile Moreau.

Il est déclaré vénérable en 1908, béatifié par le pape Pie XI le 12 juillet 1925 et canonisé par le pape Jean XXIII le 9 décembre 1962.
Le pape Jean-Paul II nomme le Père Pierre-Julien Eymard, fêté le 3 août « Apôtre de l’Eucharistie ».

Prêtre, religieux, fondateur de deux instituts religieux, la Congrégation des Pères et Frères du Saint-Sacrement en 1856, et les Servantes du Très Saint-Sacrement (S.S.S.) en 1858.

Attributs – Eucharistie, Ostensoir, Adoration eucharistique, Congrès eucharistique, Chape Voile huméral Congrégation du Saint-Sacrement
Le collège possède une relique de St Pierre-Julien Eymard* :

Sources
Archives I.S.M
Notre Dame des Internautes
ssscongregatio.org
chapitre-frejus-toulon.fr
paroissesaintecroixdespuys.fr
1000raisonsdecroire.com
ssscongregatio.org
anastpaul.com