3AISM

Association amicale des anciens de l'ISM

  • Table des matières

    Une Vieille Dame : L’Association Amicale Des Anciens Élèves De L’institution Ste Marie (1878/1888)

    Introduction À L’histoire De L’Institution Ste Marie

    La Capucinière (1621)

    Les Frères Maristes

    Haro Sur Le Collège ! (1851)

    La Chapelle De L’Institution Ste Marie (1862/63)

    Prosper Daniel (1839-1908)

    Henri Daniel (1850-1916)

    Les congrégations religieuses féminines au service de l’Institution Ste Marie de La Seyne

    Augustin Le Valeureux Domestique (1865)

    Léonce Rimbaud (1862-1936)

    Marius Tholance (1866-1923)

    L’empoisonnement (1872)

    Séculari Saeculorum “Amen” (vers 1880)

    François Rimbaud (1893-1915)

    À Propos De La Loi De Séparation Des Églises Et De L’état…Le Cas Des Soeurs Trinitaires (1902/1903) : l’Annus horribilis

    1914 : L’I.S.M Est Réquisitionnée Comme Hôpital Militaire Complémentaire 

    Le couvent de la Présentation : le plan B

    1922 : L’établissement Des Maristes De La Seyne Sur Mer Mis Aux Enchères Publiques

    “Notre-Dame De Mar-Vive”

    Gabriel Allard (1926-1991)

    Rivière De La Souchère (1926-1939)

    Le Parc De L’Institution Ste Marie

    Les Cabinets

    Le Scoutisme À L’Institution Ste Marie

    La Vie À L’internat Au Siècle Dernier

    La Fête Au Bahut

    L’école Ste Thérèse

    Les reliques conservées à Ste Marie de La Seyne sur Mer

    Le chanoine Edouard Daniel (1840-1924)

    Charles Beaussier (1885-1916)

    Alexandre Beaussier (1853-1910)

    Quelques Dates Essentielles De L’Histoire De La Seyne


  • Alexandre Beaussier (1853-1910)

    Alexandre Joseph Beaussier

    ÉLOGE FUNÈBRE

    Messieurs,

    Au nom de l’Institution Sainte-Marie où le regretté M. Beaussier a fait ses études et avec laquelle il a toujours conservé les relations les plus cordiales, permettez-moi de dire sur sa tombe, qui va se fermer, une parole de sympathie, qui soit en même temps une parole de consolation pour la digne compagne de sa vie et pour ses enfants

    M. Beaussier disparait a un âge où ses amis pouvaient légitimement espérer le voir vivre encore de longues années ! Sa santé, il est vrai, inspirait depuis quelques mois de vives inquiétudes : il est pourtant mort à un moment où rien ne faisait prévoir un dénouement subit, alors qu’il venait de s’entretenir familièrement avec les siens.

    Mais, Messieurs, M. Beaussier n’a pas été surpris par la mort; il s’était préparé courageusement et chrétiennement, et ce souvenir est la meilleure consolation que nous puissions offrir à cette heure à sa famille éplorée. Car, en face de ces séparations, dont nous sommes, hélas ! tous les jours, les témoins attristés, les consolations humaines, quelque cordiales et empressées qu’elles soient, sont si impuissantes qu’on ose à peine les offrir ! Mais l’espérance, la certitude d’un Revoir éternel dans un monde où les séparations ne seront plus à craindre, cette espérance est le meilleur adoucissement à la douleur de ceux qui demeurent, après la disparition de l’être aimé !

    C’est une grande science, Messieurs, que de savoir mourir, c’est-à-dire de savoir être prêt, quand la mort vient, implacable, malgré les efforts de l’amitié et de l’art médical ! Et c’est seulement pour ceux qui ont eu, comme M. Beaussier, cette science, que l’on peut offrir, sans hésitations ni réticences, à une famille chrétienne, les assurances du Revoir éternel !

    Tous ne savent pas apprécier le bonheur de croire ; mais ceux qui l’ont ne sont-ils pas les moins à plaindre ? Ne leur porte-t-on pas envie ? Ne sont-ils pas à imiter ?

    Pas un de vous, Messieurs, ne me contredira, si, à l’ami que nous pleurons, je dis simplement : Au Revoir.

    Bon et généreux, il faisait l’aumône dans une très large mesure et sans ostentation. Aussi les pauvres frappaient-ils souvent à sa porte, assurés de trouver auprès de lui un bienveillant accueil.

    Il se plaisait à la vie de famille : son plus grand bonheur était de se voir entouré des siens, de ses enfants et petits enfants.

    Dès que notre association amicale fut constituée, M. Roch Granet en fit partie; il fut même, dès le début, nommé Vice-Président du Comité, fonction qu’il a conservée jusqu’à sa mort.

    En 1902, il présida, au collège, la Distribution des Prix et y prononça un discours sur « !a lutte dans la vie » et les moyens de livrer avec fruit ce combat de chaque jour.

    Il était un des membres les plus assidus de nos réunions annuelles et, pour qu’il s’abstint d’y paraître, il lui fallait une raison bien grave. Il se proposait d’assister a la réunion du 17 Avril et avait même envoyé sa carte d’adhésion, lorsque survint la maladie qui devait l’enlever à l’affection des siens. 

    Sa mort a été, comme sa vie, profondément chrétienne.

    ÉLOGE FUNÈBRE PRONONCÉ PAR Monsieur le Chanoine DELAUNAY, Supérieur du Collège sur la tombe de Monsieur Alexandre Beaussier, Pharmacien à La Seyne.

    Sources

    Entre nous (Archives I.S.M)

    PdP pour 3aism.fr et laseyneen1900.fr


  • Charles Beaussier (1885-1916)

    ÉLOGE FUNÈBRE 

    Enfant de La Seyne et fils d’un des plus anciens élèves du collège (le pharmacien Alexandre Joseph Beaussier) Charles Eugène Félix vint tout jeune à Sainte-Marie prendre la place de son père. Il y fit toutes ses études et en sortit bachelier de philosophie en 1904.

    Après avoir fait son service militaire dans l’infanterie coloniale, il se fixa aux Chantiers de La Seyne, tout près de sa mère, veuve depuis quelques années, dont il était la consolation et le soutien.

    Mais la guerre arrache les fils à leurs mères et Charles Beaussier partit à son tour, prêt à faire en tout et partout son devoir.

    Il était caporal brancardier au 34° régiment d’infanterie coloniale.

    Dans les loisirs forcés de l’hiver l’âme poétique et rêveuse de notre Charles se surprit, comme autrefois sans doute sur les bancs du collège, a faire quelques vers. Nous avons eu connaissance d’une petite poésie intitulée : « Les Aumôniers » où la délicatesse des sentiments s’exhale dans une forme si pure que nous n’hésitons pas à la reproduire ici. On y verra que la bonne semence n’avait pas été jetée en terre ingrate, et que le brancardier savait apprécier à sa juste valeur le dévouement apostolique dont il était chaque jour le témoin.

    A Monsieur l’abbé de Beaumont, aumônier de la 65e division :

    « Les Aumôniers »

    Calme, les yeux perdus dans un rêve profond, Sans souci du fracas énorme du canon, 

    Un homme errait, le soir, sur le champ de bataille, Courbant de ci de là sa haute et fière taille.

    Je le vis se pencher vers un soldat mourant, Le baiser sur le front, lui parier doucement, 

    Puis s’en aller, grandi, vers une autre misère A laquelle il disait : Dieu te regarde, espère !

    Ses gestes étaient doux ; son œil apitoyé Semblait pour ces mourants dire au Seigneur : Pitié

    Et j’ai vu bien des bras se tendre vers ce prêtre. J’ai vu des corps meurtris la douleur disparaitre

    Parce qu’il leur parait ainsi qu’à des enfants Avec des mots très doux, comme font les mamans.

    Il leur parlait de Dieu, du Dieu de leur enfance, De Celui qui de tous partage la souffrance, 

    Et lors qu’une âme, enfin, vers le ciel s’envolait  Il me semblait qu’alors son front s’auréolait.

    Soyez bénis de tous, héros obscurs et braves, Vous qui semblez grandir quand les heures sont graves.

    Des mères les regards vous suivent pas à pas, Car votre geste aimant adoucit le trépas

    Vous qui bravez sans peur la mitraille et les flammes Pour mettre aux pieds du Christ une ample moisson d’âmes.

    Calmes, les yeux perdus dans des rêves profonds, Sans souci du fracas énorme des canons,

    Ces hommes vont, le soir, sur le champ des batailles. On croit voir dans la nuit, quand ils courbent leur tailles,

    Le geste auguste et beau de rudes moissonneurs Gerbant pour le Bon DIEU des âmes et des cœurs.

    Sur le front, le 26 Juin 1915.

    L’abbé de Beaumont, on le voit, était l’ami de Charles Beaussier.

    Malheureusement un jour vint où ils durent se séparer et l’aumônier ne put assister aux derniers moments de celui dont il avait su gagner la confiance.

    Dans une lettre qu’il écrivait à Madame Beaussier (Magdelaine Marie Geneviève Madeleine CURET 1861-1943) nous trouvons la confirmation de l’estime qu’il avait pour son fils. 

    « Madame, lui écrit-il, votre fils est une nature d’élite, avec laquelle j’aimais à m’entretenir.

    Son colonel et ses officiers m’en ont parlé avec beaucoup d’éloges et j’ai été heureux de constater que tous partageaient l’estime et l’affection que j’avais pour lui. »

    En Juillet 1915, Charles Beaussier, toujours dévoué dans l’exercice de ses fonctions, se distingua plus particulièrement encore que de coutume en soignant des blessés « sous un bombardement intense et presque ININTERROMPU. »

    Sa belle conduite lui valut une citation à l’ordre du régiment.

    Mais après avoir échappé à bien des dangers, il fut un jour grièvement blessé. Ce fut le 8 juin dernier (1916). « Il avait assuré son service malgré un violent bombardement » ainsi qu’en témoigne la seconde citation dont il a été l’objet. Transporté à l’hôpital il dut subir l’amputation d’un bras et d’une jambe ainsi que l’énucléation de l’œil droit. Mais il ne put survivre à de si graves blessures et à de si atroces douleurs, et après un mois de souffrances il mourut.

    « Il est mort en héros et en chrétien » écrivait un de ses compagnons d’armes.

    « Intelligent, bon et dévoué, écrit un autre, il avait tout pour lui; nous le pleurons comme un frère. »

    Ses dernières paroles furent pour sa mère qu’il avait tant aimée. Dans presque toutes les lettres qu’il lui adressait il lui disait: « Maman, ayons confiance en Dieu, nous nous reverrons. »

    Quand il n’y a plus place ici-bas pour le revoir terrestre la pensée du revoir éternel est bien consolante. C’est cette pensée, qui console aujourd’hui la pauvre mère et lui donne la force et le courage pour supporter jusqu’au bout le douloureuse séparation.

    Cité à l’ordre du régiment :

    « Sur le front depuis le début de la campagne, a fait preuve, en diverses circonstances, des plus belles qualités de dévouement, s’est distingué particulièrement pendant la période du 1e au 8 Juillet 1915 où, sous un bombardement intense et presque ininterrompu, il a aidé à soigner une grande quantité de blessés évacués sur le poste de secours. »

    Décoré de la médaille militaire : 

    « D’un dévouement à toute épreuve, a été très grièvement blessé le 8 Juin 1916, en assurant son service malgré un violent bombardement. Dut subir l’amputation d’un bras et d’une jambe ainsi que l’énucléation de l’œil droit. »

    Beaussier Charles Eugène Félix, caporal-infirmier au 34e régiment d’infanterie coloniale. 1885-1916

    Sources

    Entre nous (Archives I.S.M)

    PdP pour 3aism.fr et laseyneen1900.fr


  • Le chanoine Edouard Daniel (1840-1924)

    Édouard Daniel fut un des neuf premiers élèves présents à l’ouverture des classes du collège le 2 mars 1849. Il allait avoir neuf ans, étant né le 31 mai 1840. 


    Il fit à l’institution Sainte-Marie qu’on appelait alors le collège des pères Maristes, d’excellentes études, ce dont témoigne le palmarès qui nous le montre remportant chaque année, un bon nombre de premiers ou de seconds prix. 
    À cette époque, la distribution des prix était toujours précédée d’une séance académique (elle serait mal accueillie de nos jours) et le jeune Daniel y fit plusieurs fois bonne figure. 
    En 1857, étant élève de rhétorique, il lut une narration française intitulée « Marseille, fondée par les phocéens » et l’année suivante, un discours français qui avait pour titre « de l’influence des lettres dans l’éducation ».


    Presque chaque année Édouard Daniel avait obtenu le premier ou le second prix d’instruction religieuse. On ne fut donc pas étonné de le voir choisir à la fin de ses études classiques la carrière ecclésiastique. 
    Il fut au grand séminaire de Fréjus, ce qu’il avait été à La Seyne : un élève brillant et il couronna ses études de théologie par l’obtention du diplôme de Docteur, qui lui fut décerné par la faculté d’Aix. 
    Il avait choisi pour thèse Dante Alighieri le grand poète italien.
    Ce choix seul dénotait l’originalité du jeune Abbé. 
    Daniel fut en effet toute sa vie très original et aimant passionnément l’étude, il se plongeait dans la lecture de tous les livres qui lui tombaient sous la main, enrichissant ainsi son esprit de connaissances aussi multiples que variées et qui, si elles n’étaient pas toujours pour lui d’une utilité très pratique, avaient au moins le grand avantage de rendre ses conversations très intéressantes et de charmer ses auditeurs. 
    Tour à tour professeur au Petit Séminaire de Grasse qui était à alors du ressort du diocèse de Fréjus, puis vicaire à Bargemon, Antibes et enfin Saint-Joseph de Toulon , il fut au comble de ses voeux quand il se vit nommé archiviste de l’évêché de Fréjus. 


    Bibliomane invétéré, il allait donc pouvoir se livrer à sa passion favorite, entasser documents sur documents, approfondir les questions historiques, en particulier les histoires locales et faire des découvertes sensationnelles au moins pour lui.
     Mais il était prêtre et il ne l’oubliait pas et pendant très longtemps il prodigua ses soins et tout son dévouement spirituel aux malheureux de l’hôpital de Fréjus, et chaque dimanche pendant une quinzaine d’années, il assurera le service religieux d’une paroisse aux environs de Cannes. 
    Depuis 32 ans, il avait été élevé à la dignité de Chanoine de Cannes, et il aimait à dire qu’on avait « doré » sa retraite, en jetant sur ses épaules l’hermine des ultimes récompenses.


    Monsieur le Chanoine Daniel n’acheva pas ses jours à Fréjus; sentant sa fin prochaine, Il ne pouvait s’y tromper, étant infirme et octogénaire il reprit le chemin de sa ville natale, et voulut mourir, entouré des soins dévoués de sa nièce et de ses neveux Georges et René Frichement, nos anciens.


    Il est mort presque subitement et ayant juste le temps de recevoir les derniers sacrements le vendredi 29 août à l’âge de 84 ans.


    Devant ce cercueil un rapprochement nous vint à l’esprit. 
    L’an dernier nous enregistrons dans le bulletin, le décès de Victor Argentery qui lui aussi avait assisté à la première classe faite à l’institution Sainte-Marie. 
    Or ces deux patriarches, après avoir été séparés toute toute leur vie depuis la sortie du collège, sont venus mourir presque à la même place, la rue seule en effet sépare les deux immeubles où ils sont morts.


    Ceux que la vie sépare, la mort les réunit.
     Anciens de La Seyne, aujourd’hui dispersés, puissions-nous tous un jour, nous trouver réunis à reformer au Ciel la grande famille de Sainte-Marie.

    Sources

    Rubrique nécrologique sur Entre Nous, revue interne I.S.M 1924

    Le petit Bleu de Paris 1924

    PdP pour laseyneen1900 et 3AISM


  • Les reliques conservées à Ste Marie de La Seyne sur Mer

    Inventaire :

    Un fragment de la colonne de la Flagellation, de la Sainte Croix du Christ, et des reliques de capucins, d’un jésuite et d’un théatin…

    St Félix de Cantalice

    La thèque contient une relique provenant des os de St Félix de Cantalice*, frère mineur capucin, canonisé par l’Église catholique.(né en 1515 à Cantalice (Latium, Italie), mort à Rome le 18 mai 1587).  Premier saint de l’ordre des Frères mineurs capucins, il est représenté avec comme attributs une besace parce qu’il était  frère quêteur, surnommé frère “Deo gratias“, (« je rends grâce à Dieu ») car c’était sa réponse permanente à tous, qu’ils lui donnent l’aumône ou bien le repoussent. Lui-même se décrivait comme « l’âne des Capucins ». Son corps repose sous l’autel d’une chapelle qui lui est dédiée, dans l’église Notre-Dame de la Conception des Capucins, à Rome.

    Reliques sacrées des os de St Félix de Cantalice, authentifiée par Mgr Joseph CASTELLANI évêque de PORPHYRIE (Liban)
    St. Felix de Cantalicio avec sa besace (par Rubens Coll. privée)
    Carlo Ceresa : The Vision of St Felix of Cantalice. Chiesa San Giorgio Martire, Nese

    Colonne de la Flagellation du Christ

    Particule sacrée de la Colonne sur laquelle les soldats romains ont fait subir les outrages de la flagellation et du couronnement d’épines au Christ.
    Authentifiée par le vicaire capitulaire Andréas Ulli de la cathédrale Saint-Rufin (= La cathédrale d’Assise) du 24 octobre 1889

    Saint Paul de la Croix

    St Paul de La Croix* : Prêtre italien, mystique et ardent prédicateur de la Passion du Christ, fondateur de la Congrégation de la Passion de Jésus-Christ ((les “Passionistes“).

    Don de Antonius As. Jacobo, Supérieur général de la Compagnie de Jésus, Jésuite comme le pape François (le premier pape issu de l’ordre religieux). 1859

    Saint  André Avellin

    Particule sacrée des os de St Andréas Avellini, don de Mgr Joseph CASTELLANI évêque de PORPHYRIE (Liban)

     Andréa Avellino*, prêtre catholique de l’ordre des Théatins, vénéré à Naples (basilique San Paolo Maggiore)

    Saint Benoît-Joseph Labre

    Pèlerin mendiant français qui parcourut les routes d’Europe, patron des sans-abri, saint Benoît-Joseph Labre appartient au Tiers-Ordre franciscain, une association pieuse laïque fondée par St François d’Assise.

    17 avril 1861

    Constantinus miseratione divina
    Episcopus Portuensis et S.Rufinae
    S.R.Ecclesia Gard.Patrizi
    sacrosanctae patriarchalis basilicae liberianae archipresbyter
    SSMI DNI NRI PAPAE VICARIUS GENERALIS
    romanae curiae ejusque districtus judex ordinarius etc.
    Constantin par la miséricorde de Dieu
    évêque de Porto et S.Rufinae  ( un des sept diocèses suburbicaires immédiatement voisins de celui de Rome)
    S.R.Ecclesia Gard.Patrizi
    basiliques patriarcales sacro – saints LIBERIANAE arc
    SSMI DNI NRI pape vicaire général de
    la curie romaine et son juge de district ordinaire, etc

    Universis, et singulis praesentes literas inspecturis fidem facimus, et attestamur, Nos ad majorem Omnipotentis Dei gloriam, suarumque Sanctorum venerationem recognovisse sacras particulas Ex indumentis Béati Benedicti Josephi Labre. Pour tous et chacun des présentes lettres, nous croyons, attesteront, nous avons le plus grand souverain la gloire de Dieu, et de leur vénération est d’être reconnu comme les particules sacrées, venant des vêtements du béatifié Saint Benoît-Joseph Labre.

    San Benedetto Giuseppe Labre (Cavallucci)

     quas ex authenticis locis extractas reverenter collocavimus in theca argentea ovalis figuerae univo crystallo munita bene clausa, et funiculo serico coloreis rubri colligata, ac sigillo nostro signata, easque consignavimus cum facultate apud se retinendi, aliis donandi, extra Urbem trnsmittendi, et in quacumque Ecclesia, Oratorio , aut Cappella publicae Fidelium venerationi exponendi. In quorum fidem has literas testimoniales manu nostra subscriptas, nostroque sigillo firmatas per infrascriptum Sacrarum Riliquiarum Custodem expediri mandavimus.

    que nous avons extraits de morceaux authentiques, nous avons respectueusement placé dans une boîte ovale en argent et bois de figuier , bien fermée, protégée par un monocristal, et attachée avec un cordon de soie de couleurs rouges, et scellée de notre sceau, et nous avons déposé leur avec la faculté de les garder avec nous, de les donner à d’autres, de les envoyer hors de la ville, et dans toute église, oratoire ou chapelle publique pour le culte des fidèles. En la foi de qui nous avons envoyé ces lettres de témoignage, signées de notre main et scellées de notre sceau, par le soussigné Conservateur des Saintes Reliques.

    Ce type de relique de 2e classe car “Ex indumentis”, c.à.d venant de l’habillement du saint peut être obtenu le plus souvent gratuitement. (d’où la mention gratis au bas du certificat) 

    Il faut préciser que Benoît-Joseph Labre par esprit de mortification, avait fait  vœu de ne jamais se laver. Il est mort à trente-cinq ans “en odeur de sainteté”…

    Reliques de Capucins

    19 août 1853

    Fr carolus felix a mediolano causarum servorum dei ordinis minorum  S. francisci capuccinorum postulator generalis Fr. Carolus Félix de Milan, postulateur général de la cause des serviteurs de Dieu de l’ordre mineur de Saint François des Capucins

    universis has literas inspecturis testor me e locis authenticis extraxisse particula En examinant toutes ces lettres, j’atteste avoir extrait des fragments authentiques…

    …des cendres de St François d’Assise* (le fondateur de l’ordre des Frères mineurs)  et de Saint Joseph de Leonessa* (prêtre de l’Ordre des Mineurs Capucins,  italien, prédicateur et missionnaire), des particules d’os de Saint Fidèle de Sigmaringen* et de Saint Laurent de Brindisi* ( un docteur de l’Eglise), du bienheureux Bernard d’Offida*, Ange d’Acri* , un fragment de la ceinture de St Félix de Cantalice, du cilice de Saint Séraphin d’Ascoli* (encore des capucins), un morceau du voile de Ste Véronique Giuliani* ( gloire féminine de l’Ordre des Capucins), un fragment de vêtement et d’os de Saint Bernard de Corleone*, et contrairement à l’habitude du béatifié Crispin de Viterbe* (il sera canonisé en 1982), tous de l’ordre des capucins.

    Le même certificat, celui-ci daté du 1er octobre 1853 avec la précision qu’il s’agit d’un fragment du manteau (Pallio) de St François d’Assise

    Capucins

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    Ange d'Acri
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    Sainte Croix du Christ

    Fragment de bois de la Sainte Croix du Christ

    Ludovicus Jacobus Mauritius miseratione divina et sanctae sedis apostolicae auctoritate, Tituli SS Trinitatis in Monte Pincio S.R.E Presbyter Cardinalis de Bonald, archiepiscopus Lugdunensis et Viennensis, Galliarum Primas, etc.

    Louis-Jacques-Maurice de Bonald, par la miséricorde divine et par l’autorité du saint-siège apostolique, du titre de SS Trinité du Mont Pincio (L’église de Santa Trinita dei Monti à Rome) SRE de la Sainte Eglise Romaine Cardinal-Presbytre de Bonald, archevêque de Lyon et de Vienne, Primat des Gaules, etc.

    Suite et fin ?

    Autres objets dignes d’intérêt :

    Accompagnant ces reliques et leur certificat, une lettre manuscrite de l’émissaire (“Mille”?) envoyé par son révérend père, chargé de se faire donner ces reliques par l’Archevêque d’Aix, datée du 10 mars 1855…

    Mon Révérent Père…

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    Ainsi qu’un certificat (sans la thèque qu’il était censé authentifier) daté de 1832, émanant de Jean Paul Gaston de Pins, évêque, Administrateur apostolique du diocèse de Lyon (et de Vienne).

    Addendum

    Pendant l’étude et le pieux classement de ces reliques (retrouvées fortuitement dans un sac plastique au fond d’un vieux carton déchiqueté paraissant destiné à la poubelle), dans le traitement de ces certificats patiemment reconstitués (chaque parchemin pris en photo plusieurs fois, déplié précautionneusement car empaquetant sa relique depuis des années et devant être manipulé avec précaution), soudain une apparition…

    …cette règle en bois qui me servait d’appui dont je n’avais absolument pas remarqué l’inscription celle d’un élève de seconde division année 1906/1907 ! Comme un clin d’oeil plus de cent ans après ! L’histoire ne dit pas (encore) s’il a été béatifié…

    Nota bene :

    Il existe un commerce de ces objets pieux sur les sites marchands, de quelques centaines à quelques milliers d’euros (WorthPoint, Abebooks.fr, catawiki, eBay, Drouot). Concernant les reliques comme celles-ci on peut y lire que depuis le Concile  de Trente, toutes les reliques, pour la vénération publique, doivent être accompagnées d’un certificat d’authenticité. La relique autorisée à la vente contient un objet de dévotion, autre que le corps, sacré pour l’Église catholique, donc “de deuxième classe”, un morceau de roche ou de textile. La relique est un cadeau, vous achetez la thèque et le document…

    À suivre…

    La châsse de St Victorius

    Sources

    Patrimoine ISM

    Wikipedia 

    nominis.cef.fr/contenus

    ilovetranslation.com

    PdP pour maristes-alumni.com et laseyneen1900.fr


  • L’école Ste Thérèse

    Reconstruction de l’histoire de cette école d’après différentes sources (plus ou moins) concordantes…

    D’un Tortel aux Tortel

    Résumé :

    Jean Tortel en 1682 fait don au vicaire de l’église paroissiale voisine (1) d’une maison et d’une place de maison contigüe au bas de cette rue de l’évêché pour y établir une congrégation de filles (2). L’immeuble est racheté par cette congrégation en 1876 (9). Le centenaire de cette école a été fêté en 1976.

    Les soeurs trinitaires* au service des Maristes logeaient là depuis la laïcisation de l’hôpital qu’elles durent quitter en 1870.(6)

    Cette congrégation était présente à La Seyne depuis 1842 date à laquelle, ayant reçu une indemnité de 400 francs pour l’année votée par le conseil municipal du 18 mai 1841, elles sont autorisées à ouvrir une école rue de l’hôpital (actuelle rue Clément Daniel) “pour élever les jeunes demoiselles”, et à soigner les indigents à l’hôpital. Leur dévouement sera exemplaire lors de l’épidémie de choléra de 1865.

    En 1878 les frères Maristes* chassés de leur école communale voisine attenante à l’église (4), s’y installent, y pratiquent l’enseignement scolaire jusqu’en 1883 puis ils laissèrent la place aux soeurs de la congrégation. 

    Les soeurs trinitaires furent chassées de la ville en 1903 (8). L’école fonctionna ensuite en tant qu’institution de jeunes filles, puis elle devint mixte jusqu’à sa fermeture (9) pour déménagement en 2009 chemin Aimé Genoud à … Tortel ! (“aux Tortel” devrait-on dire).

    1-D’après « L’enseignement à La Seyne », Cahiers du Patrimoine Ouest varois n°14 2011

    Sous l’ancien régime il y eut quelques tentatives vite vouées à l’échec pour installer une ou plusieurs écoles.

    Jean-Pierre Daniel (1656-1709) ancien curé de La Seyne fondait une école de jeunes filles qui se situait rue de l’evêché au n°12 de l’actuelle rue d’Alsace, (on peut toujours voir la belle demeure de plus de 150 ans qui abrita jusqu’en 2008 l’école Ste Thérèse). 

    2-D’après « Congrégation de filles rue de l’église », manuscrit de Maître Jean Denans : L’ Histoire de La Seyne  (1708-1713) 

    Messire Jean-Pierre Daniel, vicaire perpétuel de l’église paroissiale de la Seine, (le quatrième après Barthélémi Guigou, Honoré Christin puis Silvestre Portanier), ayant fait dessein d’établir audit la Seine une congrégation de filles, pour y parvenir, à sa sollicitation, par acte reçu par Me du Val, notaire, le 27 avril 1702, Jean Tortel (à feu Laurent, marchand dudit lieu, aurait donné de sa libre volonté une place de maison ou jardin dans l’enclos dudit lieu, et à la rue de l’église (rue d’Alsace actuelle), tirant au couvent des pères capucins, avec tous ses droits et appartenances dûment désignés par ledit acte, pour, sur icelle, y bâtir et édifier une maison, soit par le sieur vicaire ou autre, pour l’établissement de ladite congrégation, à laquelle toutes les filles agrégées en icelle, tous les jours des fêtes et dimanches, et autres, (de ce) qui sera trouvé nécessaire, elles pourront s’y assembler à perpétuité, et pour toutes les oeuvres pieuses qui seront trouvées nécessaires pour la plus grande gloire de Dieu, (et ce) qui sera trouvé convenable par le sieur vicaire et ses successeurs, le tout pour le bon plaisir de monseigneur l’évêque de Toulon, sans que ledit sieur Tortel puisse prétendre aucun paiement du prix d’icelle. Et, parce que la place de maison, que (possèdent) Isabeau Danielle et Françoise Turrelle, contiguë de la susdite du côté du levant, avait été vendue (précédemment) par ledit Tortel à feue Suzanne Bonardelle, par acte reçu par Me Denans, notaire, le 27 avril 1682, au prix de 150 livres et sur laquelle ladite feue Bonardelle y avait fait bâtir une maisonledit Tortel a quitté et déchargé lesdites Danielle et Turelle du prixde la susdite place, tant en principal qu’en intérêt, en considération de quoi, ladite Danielle, présente audit acte, assistée de Pierre Daniel, son père, tant à son propre (nom) que pour et au nom de ladite Turelle, a consenti et permis, à perpétuité, que les soeurs du tiers ordre de Saint Dominique s’assemblent tous les jours de fêtes et dimanches dans ladite maison pour y tenir leur congrégation de la même manière que lesdites soeurs avaient accoutumé de faire du vivant de ladite feue Bonardelle, et tout ainsi qu’elles ont fait jusqu’à présent, sans que lesdites Danielle et Bonardelle puissent prétendre aucune indemnité desdites sœurs, ni d’aucun autre.

     Suivant les termes duquel acte la congrégation des filles est entièrement indépendante de celle des soeurs du tiers ordre de Saint Dominique, n’y ayant rien de commun entre elles puisque les lieux de leurs assemblées sont séparés et très bien spécifiés par le susmentionné acte. 

    (Vu acte de mariage 28 juillet 1711 de Jean Tortel 60 ans, bourgeois, fils de feu Laurens et de Magdalène Sabatier et veuf de Catherine Imbert avec Mlle Elisabeth Bonnegrace 30 ans fille de François et de Marie Claire Fournier et veuve de Jean Gautier) 

    …….

    22 décembre 1845 : Ouverture de la première école maternelle à La Seyne dite “salle d’asile” rue de la miséricorde (suite à l’ordonnance royale du 22 décembre 1837 accordant aux asiles le statut de maisons d’éducations au lieu de simples refuges de la petite enfance).

    En 1850, la loi Falloux impose aux communes de plus de 800 habitants d’ouvrir des écoles primaires pour filles. Payant et non obligatoire, l’enseignement ne concerne que les jeunes filles bourgeoises, et est surtout pris en charge par des religieuses. Elle complète la loi Guizot de 1833, qui rendait obligatoire une école de garçons dans toute commune de 500 habitants. Parallèlement, suite à cette loi, la première école d’enseignement public de La Seyne fonctionnait depuis 1833 : sous La municipalité présidée alors par Louis Balthazar Berny, un boulanger (La Mairie, était installée au 1er étage d’une maison de la rue Carvin, future boulangerie Erutti), avait ouvert dans cette ancienne chapelle alors abandonnée de la congrégation des filles de la Miséricorde, au bas de l’actuelle rue d’Alsace. Cette école, « École publique de garçons » fut transférée en 1836 à l’Hôtel de la Dîme future école Martini, du nom du premier directeur.

    3-Selon Louis Baudoin, “Les établissements Maristes à La Seyne-sur-Mer (Var)” 1963 : 

    En novembre 1852, quatre frères Maristes* furent envoyés à La Seyne et une école s’ouvrit, attenante à l’église paroissiale, suite à la requête faite au supérieur général des petits frères de Marie, appuyée par le maire de la ville, Antoine Léonard Barry, et par le R.P. Eymard supérieur du nouveau collège des Maristes.S’en suivirent des périodes de soutien indéfectible ou d’antagonisme féroce de la part des municipalités successives. (Voir Les frères Maristes*)  L’établissement des frères Maristes de la rue de la Miséricorde fermera ses portes en 1882.

    En 1876 La Seyne comptait 9600 h dont un millier d’enfants scolarisés dans 8 classes confessionnelles et 5 laïques.

    4-D’après les cahiers du Patrimoine Ouest varois n°14 :

    Le 1er juin 1878 les frères Maristes se virent contraints d’abandonner cette école communale pour se réinstaller (en septembre 1878) dans l’établissement libre dans la rue de la Miséricorde qu’ils modernisent et qu’ils cédèrent vers 1890 suite à  des difficultés financières aux soeurs de la congrégation Ste Thérèse qu’elles transformèrent en école libre de jeunes filles. (en fait probablement les soeurs trinitaires, une congrégation féminine enseignante et hospitalière, car la congrégation Ste Thérèse n’est pas enseignante et L’établissement des frères Maristes de la rue de la Miséricorde fermera ses portes en 1882..) 

    5-Selon Marius Autran, “L’enseignement privé” :

    Le bâtiment du 12 rue d’Alsace où l’école a très longtemps fonctionné était une propriété appartenant à Bernard Pierre Lacroix, Maire de La Seyne de 1866 à 1869 . Il fut acheté en août 1876 (?) par trois sœurs trinitaires pour y faire fonctionner une école de jeunes filles avec un pensionnat qui pouvait recevoir une cinquantaine d’élèves. 

    6-Selon Louis Baudoin en 1965 :

    L’école libre (les immeubles) Ste Thérèse a succédé à l’établissement des soeurs trinitaires qui fut dirigé après 1870 par les soeurs de cette congrégation enseignante qui avaient dû quitter l’hôpital de la ville laïcisé.

    7-D’après les archives de Ste Marie :

    1902 : 14 soeurs trinitaires* sont logées au 10 et au 12 de la rue d’Alsace depuis la laïcisation de l’hôpital de la ville en 1870. Elles sont employées à l’ Institution Ste Marie depuis 1851. Elles étaient employées à l’ Institution Ste Marie* depuis un demi siècle (1851 précisément ) aux services de la cuisine, de l’infirmerie, de la lingerie et de l’ouvroir. 

    Les cuisines de Ste Marie

    Bien que faisant pourtant partie d’une congrégation autorisée, elles eurent quand même droit à un « régime de faveur » : 

    8-Aux archives.la-seyne.fr/documents-numerises/registres-de-deliberation :

    Le 4 janvier 1902 : le conseil municipal, à l’unanimité moins une voix (celle du maire Julien Belfort qui lui, déplorait seulement les pertes financières qui s’en suivraient pour la commune), prend la délibération suivante :

    « Considérant que les congrégations dans leur ensemble sont immorales, qu’elles représentent l’exploitation du faible par le fort, qu’elles cachent des objectifs coupables, qu’elles constituent un dissolvant dans le pays, qu’elles reçoivent des ordres de l’étranger, le conseil municipal de La Seyne demande que le gouvernement leur refuse, non seulement les démarches qu’elles exposent, mais encore qu’il fasse procéder à leur expulsion dans la limite du possible » (Archives municipales de La Seyne)

    Lors de cette même session, cette congrégation est jugée tellement dangereuse que, nonobstant les tâches qu’elles remplissaient en faveur de la population et le rôle qu’elles avaient joué en 1865 lors de l’épidémie de choléra, on se mit d’accord sur le fait qu’« il y a lieu de sacrifier les intérêts de la ville en faveur de ceux du pays »

    Leur expulsion de La Seyne fut effective le 31 juillet 1903. 

    Tandis qu’au n°6 :

    1904
    Cours privés pour adultes

    Alors qu’au n°12 :

    Plus tard l’école “Grimaud », institution de jeunes filles, du nom de la directrice, 12 rue d’ Alsace, puis Mlle Bolliet,…

    Cet établissement deviendra l’école libre de jeunes filles Ste Thérèse puis l’École primaire privée mixte Sainte-Thérèse qui fonctionnera jusqu’en 2008.

    Plus tard l’école “Grimaud”du nom de la directrice, 12 rue d’ Alsace, puis Mlle Bolliet

    Au recensement de 1921 on trouve au 10 rue d’Alsace Rose Grimaud (1871) la directrice, sa mère Valérie née en 1843, sa soeur Marie (1869) sous-directrice, et Quincy Claudine (1874) institutrice privée (qui était passée par le couvent de la Présentation*, voir la carte postale)

    9-Sur Var Matin 29 mars 2024 :

    Mme Isabelle Renier en était la directrice de 1974 à 1991. La petite école accueillait beaucoup d’enfants de commerçants et de militaires.

    La ville racheta 650 000 euros les locaux en 2009 à l’Association Immobilière Provençale (l’institution Ste Marie).

    Un projet d’acquisition-rénovation est lancé…

    Sources

    L’enseignement à La Seyne, Cahiers du Patrimoine Ouest varois n°14 2011 

    Congrégation de filles rue de l’église, manuscrit de Maître Jean Denans : L’Histoire de La Seyne  (1708-1713) 

    Louis Baudoin, Les établissements Maristes à La Seyne-sur-Mer (Var) 1963  

    Marius Autran, L’enseignement privé

    Louis Baudoin en 1965, Histoire générale de La Seyne sur Mer

    Archives de Ste Marie 

    archives.la-seyne.fr/documents-numerises/registres-de-deliberation 

    Var Matin mars 2024 

    Geneanet

    Wikipedia

    PdP pour 3aism.fr et laseyneen1900.fr


  • Assemblée générale


  • Les congrégations religieuses féminines au service de l’Institution Ste Marie de La Seyne

    -Les Sœurs Trinitaires de Valence au Collège :1851-1903

    Cette congrégation était présente à La Seyne depuis1842 date à laquelle, ayant reçu une indemnité de 400 francs pour l’année votée par le conseil municipal du 18 mai 1841, elles sont autorisées à ouvrir une école rue de l’hôpital (actuelle rue Clément Daniel) pour élever les jeunes demoiselles et à soigner les indigents à l’hôpital. Leur dévouement sera exemplaire lors de l’épidémie de choléra de 1865.

    1851 : Le collège de La Seyne est un pensionnat en pleine expansion, il doit de ce fait nourrir, loger, blanchir et soigner les élèves qui lui sont confiés. L’éloignement des familles, les difficultés de transport font que les élèves ne quittent le collège que pour les congés les plus longs ( Noël ) et certains seulement pour les grandes vacances.

    A l’ouverture de l’établissement, les Pères avaient décidé, non sans discussions, de se passer du personnel féminin et de confier les tâches matérielles à deux frères maristes, certains travaux comme ceux de la lingerie étant réalisés à l’extérieur. Cette situation n’est plus tenable. Les effectifs pour l’année 1851 sont compris entre 120 et 140 élèves. Il faut organiser l’intendance de la maison de façon plus rationnelle. On choisit alors de faire appel pour la direction et l’exécution des tâches matérielles du collège à des religieuses, solution aussi pratique que peu onéreuse”. 

    Le collège des RR.PP 1843-1983

    En 1851 les Religieuses Trinitaires viennent d’être appelées en renfort pour gérer l’infirmerie, la cuisine, la lingerie et les dortoirs. La Société de Marie s’oriente dorénavant vers deux objectifs distincts : l’éducation de la jeunesse à La Seyne et les missions. Le R. P. Millot, part à Toulon fonder la Résidence du Bon Pasteur pour les missionnaires.

    Infirmerie, dortoir, chapelle

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    On se tourne alors vers les Religieuses Trinitaires de Valence présentes à La Seyne depuis 1842 (externat et pensionnat ). Un accord est conclu le 14 septembre 1851 entre le Père Eymard, supérieur du collège et la Supérieure Générale Soeur Lucie Buis. Le contrat prévoit l’envoi de cinq religieuses au collège ( 2 de chœur et 3 converses).

    Les dames de la Sainte-Trinité tenaient un pensionnat pour jeunes filles attenant à l’hospice, “l’Hôtel-Dieu”, dans la rue de l’hôpital. C’est en 1858 que l’édifice obtient sa configuration actuelle, d’ailleurs vivement critiquée en 1867 par le Dr Etienne Prat pour cette proximité “au mépris des lois de l’hygiène et de la salubrité publique”, “une hérésie, une monstruosité”.

    Elles seront chargées de la surveillance et du service de la cuisine, ” du soin et de l’arrangement de la lingerie ” de ” l’infirmerie des élèves et de quelques soins à donner aux plus jeunes pour la propreté et la santé “.

    *Les sœurs trinitaires de Valence, ordre fondé en 1660, œuvrent dans les écoles, orphelinats, cliniques, dispensaires et maisons de retraite.

    Elles travaillent dans l’établissement mais leur présence est discrète, le contrat prévoit :

    Qu’il leur sera fourni un nombre suffisant de pièces, pour le service qu’elles auront à faire, lesquelles pièces seront entièrement séparées du reste de le maison et n’auront que les communications nécessaires à l’exercice de leurs emplois “Elles sont pour ainsi dire cloîtrées dans une partie du collège. Les religieuses sont nourries, blanchies au frais du collège. Elles n’y résident pas et rejoignent chaque soir leur communauté à l’hospice de la Seyne.

    Une des sœurs de chœur est nommée directrice des religieuses servant au collège, elle est donc placée pour le temporel sous l’autorité du Supérieur ou du Père Econome, lesquels lui notifient les travaux à réaliser, ” mais les recommandations …. à faire pour les divers emplois, ne seront transmises aux sœurs que par l’intermédiaire de la Directrice, qui pourra seule distribuer les ouvrages et régler les emplois

    La présence des sœurs, remise en question un temps en 1858* sera maintenue. Il semble que dès cette date on envisage de loger les religieuses au collège. Le Père Favre supérieur général des Maristes écrit à la Supérieure générale des religieuses : ” le Père Provincial qui a été obligé de descendre à La Seyne pour les nouveaux bâtiments s’entendra avec le Père Denis pour le logement des soeurs ” 

    Le collège des RR.PP 1843-1983

    1865 : Les soignants para médicaux et les aidants sont les religieuses de la Présentation, de Mouissèque, ainsi que les dames trinitaires de la rue de l’Hôpital. La rue de l’Hôpital (parce que justement s’y tenait dès le XVIIIe siècle l’Hôtel-Dieu tenu par des soeurs trinitaires) s’appelle aujourd’hui rue Clément Daniel, nom attribué dès son décès par le conseil municipal présidé par Saturnin Fabre le 24 février 1891 à celui qui en fut le médecin-chef bénévole pendant 47 ans,

    1865 lors de l’épidémie de choléra,…..Les religieuses Trinitaires du collège qui, au nombre de douze, s’étaient dévouées jour et nuit au chevet des moribonds dans les ambulances, sortirent toutes de l’épreuve saines et sauves tandis que deux de leurs soeurs attachées au service de l’hospice payaient leur dévouement au prix de leur vie. Cette protection signalée de notre Bonne Mère sera, pour ses enfants, un puissant motif de travailler avec une nouvelle ardeur, à faire régner l’amour de Dieu”. (Père Bouvet) 

    Institution Sainte-Marie 1849-1949

    1902 : Les 14 soeurs trinitaires* sont logées au 10 et au 12 de la rue d’Alsace (qui deviendra l’école libre de jeunes filles Ste Thérèse) depuis la laïcisation de l’hôpital de la ville en 1870. Elles sont employées à l’ Institution Ste Marie depuis un demi siècle (1851 précisément, l’administration de Sainte Marie se composait alors du R.P. Eymard, Supérieur, du P. Revel, Préfet des Classes, du P. Lafay, Directeur) aux services de la cuisine, de l’infirmerie, de la lingerie et de l’ouvroir, bien que faisant pourtant partie d’une congrégation autorisée, eurent quand même droit à un « régime de faveur » : 

    Le 4 janvier 1902 : le conseil municipal, à l’unanimité moins une voix (celle du maire Julien Belfort qui lui, déplorait seulement les pertes financières qui s’ensuivraient pour la commune), prend la délibération suivante :

    « Considérant que les congrégations dans leur ensemble sont immorales, qu’elles représentent l’exploitation du faible par le fort, qu’elles cachent des objectifs coupables, qu’elles constituent un dissolvant dans le pays, qu’elles reçoivent des ordres de l’étranger, le conseil municipal de La Seyne demande que le gouvernement leur refuse, non seulement les démarches qu’elles exposent, mais encore qu’il fasse procéder à leur expulsion dans la limite du possible ».

    Lors de cette même session, cette congrégation est jugée tellement dangereuse que, nonobstant les tâches qu’elles remplissaient en faveur de la population et le rôle qu’elles avaient joué en 1865 lors de l’épidémie de choléra, « il y a lieu de sacrifier les intérêts de la ville en faveur de ceux du pays »

    pour extrait conforme le maire etc, etc…

    Archives municipales de La Seyne

    Le 14 mai 1903, le commissaire de Police de la Seyne Pierre Pierre, assisté de son secrétaire le sieur Pierre Léon, notifie à la dame Pochon (la mère supérieure) l’ordre donné aux religieuses d’évacuer dans un délai d’un mois l’établissement et de se disperser. Sur l’intervention du Père Delaunay, le départ des religieuses est reporté au 31 juillet, afin que le collège puisse les remplacer dans les différentes fonctions.

    -Les Sœurs de Saint Joseph de Gap et l’intendance du collège : 1922-1935

    l’infirmerie

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    Après le départ des religieuses Trinitaires, des religieuses belges chassées de leur pays par la guerre devaient prendre le relais pour la durée des hostilités avant de regagner leur pays. Le Père Monnier, économe, essaye de trouver des religieuses pour s’occuper des services matériels de la maison; il n’y parvient qu’au bout de trois ans. Il semble que les vocations soient moins nombreuses qu’au XIX° siècle, de plus il est probable que les religieuses préfèrent un emploi plus gratifiant ou du moins un emploi accompli dans une maison leur appartenant. 

    Les religieuses de St-Joseph de Gap ( ville où se situe leur maison mère ), sont finalement choisies pour s’occuper des tâches domestiques. Déjà implantées dans le Var, elles seront expatriées comme bon nombre de gavots (cf Vivaro-alpins) de leur montagne vers les régions côtières.

    L’Institut des Sœurs de Saint Joseph est une congrégation religieuse féminine fondée en 1650 en vue de répondre à « toutes les misères corporelles et spirituelles » de leur temps. Elles étaient 14 000 dans une cinquantaine de pays en 2017, regroupées en fédérations dont les plus importantes sont aux États-Unis et au Canada où elles sont plus de 10 000. Elles sont largement anglophones.

    La congrégation : Des petites communautés de trois à six membres se forment. Les sœurs vivent très simplement et très vite elles se sentent appelées à de multiples tâches urgentes et variées : instruction, soin des malades, éducation, visite aux prisonniers, etc. Ce dynamisme trouve sa source dans l’Évangile : c’est le Christ serviteur, pauvre et humble qu’elles veulent suivre et aimer dans leurs frères.

    Le 12 Septembre 1922 , cinq religieuses arrivent au collège : Mère Ste Foy, Première supérieure de la communauté est responsable de la dépense, Sœur Thérésa cuisinière, Sœur Marie Louise infirmière, Sœur Octavie directrice de l’ouvroir et Sœur Claudius de la lingerie. Chacune dirige un des services domestiques et a sous ses ordres plusieurs employées de maison. Le nombre n’étant pas suffisant, la maison mère envoie trois religieuses en renfort. Elles dirigent la lingerie, l’ouvroir, la buanderie, la ” ciropédie « (Atelier d’entretien des chaussures), le ” corps du balai « (Service d’entretien et de propreté) et l’infirmerie. Les soeurs vivent dans le collège, forment une communauté de six membres dirigée par une Supérieure. Une partie des bâtiments “la maison des Sœurs” leur est dévolue. Elles ont peu de contact avec les élèves et les Pères ( hormis l’infirmière.)

    Elles assistent aux cérémonies de la tribune de la chapelle, cachées des regards, elles arrivent une fois les élèves installés et repartent avant leur sortie. Six religieuses ont exercé leur supériorat sur la communauté du collège, parmi ces dernières deux d’entre elles ont accédé à des postes de direction au sein de leur congrégation : Mère Louis Stanislas ( Ollivier ) à celui de conseillère générale et Mère Marguerite-du-Sacré-Coeur ( Portal ) à celui de secrétaire générale.L’internat exige de lourdes charges en matière de personnel. Il faut nourrir, loger, blanchir les élèves. Dans l’entre deux-guerres, les cuisines emploient une dizaine de personnes. La propreté des bâtiments est du ressort du ” corps du balai. “

    La lingerie, la literie des pensionnaires, tout est lavé au collège, les vêtements abimés sont réparés sur place à l’ouvroir qui avec la buanderie et la lingerie emploient près de dix personnes. A ces services il faut ajouter ” la ciropédie “. L’infirmerie sous l’autorité d’une religieuse aidée d’une employée, comprend un dortoir d’une douzaine de lits, ainsi que cinq chambres. Les élèves y viennent prendre leurs traitements, sont soignés lors de maladie, on craint particulièrement les épidémies ( grippe, diphtérie.)

    La communauté des Sœurs joue un rôle important dans l’organisation et la gestion de la vie matérielle de l’établissement C’est une lourde charge qui laisse peu de temps libre aux religieuses si ce n’est pour une promenade dominicale ou les rares sorties du ler Mai, du lundi de Pentecôte et lors des grandes vacances du collège. En été alors que le collège est fermé, les religieuses quittent la Seyne, pour passer un mois à Gap, leur maison mère ainsi que dans leur famille. Elles apprécient ces vacances, tout comme leur place dans le collège au service de l’éducation de jeunes gens. 

    Elles font la cuisine jusqu’en 1935 date à laquelle ce service étant trop lourd, il faut les remplacer ( le collège compte alors 450 élèves, internes à 90 %, sans compter les Pères et le Personnel.) 

    AISM – Entre-Nous- Janvier 1958

    Sur l’histoire des soeurs de la Présentation voir “Le couvent de la présentation“*

    Sources

    Archives ISM :

    .Le collège des RR.PP 1843-1983

    .Institution Sainte-Marie 1849-1949

    .AISM – Entre-Nous- Janvier 1958

    Archives municipales de La Seyne

    -Le Toulonnais 28 janvier 1867


  • La salle d’archives

    Patience et longueur de temps…

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    Armoire 1

    Armoire 2


  • Le couvent de La Présentation : le plan B

    1er Août 1914 : La guerre éclate.

    Mobilisation générale !

    l’I.S.M est réquisitionnée comme hôpital militaire complémentaire.

     Le Père Delaunay doit sortir un plan B pour accueillir les pensionnaires à la rentrée automnale…

    Seul l’ancien couvent de la Présentation, face aux ateliers de construction navale, semble être la solution mais  il est complètement délabré, resté vacant depuis l’expulsion en 1903 des religieuses qui le tenaient depuis 1859. (De plus des soldats du 111e y avaient caserné).

    Qui de nous ne se souvient d’avoir passé maintes fois, les jours de promenade, devant son mur de clôture en forme d’arc de cercle, et d’avoir admiré la belle statue de la Vierge qui domine la chapelle, et qui, les mains tendues vers les pauvres mortels, semble leur dire “Venez à moi”.

    Ce pensionnat, inoccupé depuis dix ou douze ans, contenait d’assez vastes locaux, pouvant recevoir deux cents élèves…

    La persécution religieuse en avait chassé les « Bonnes Sœurs »…

    Tout était donc à organiser dans cet immeuble situé de l’autre côté de La Seyne, en pleine campagne, près des Chantiers. 

    ici encore debout en 1947. Racheté par la municipalité vers 1970 pour y construire le foyer de personnes âgées Jean Bartolini.

    Le pensionnat de N.D. de la Présentation avant 1903

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    FONDATION DU COUVENT DE « LA PRÉSENTATION » AU QUARTIER DE MOUISSÈQUE (1858) HISTOIRE DE LA MAISON (1858-1904) 

    Le chanoine Proal, vicaire général du diocèse de Digne, supérieur des religieuses de Notre-Dame-de-la-Présentation, de Manosque, étant venu à La Seyne, avait recherché dans notre commune une terre qui fût favorable à l’établissement d’un couvent destiné à s’occuper de l’éducation des jeunes filles.

    *Les Sœurs de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie (en latin : Congregationis a Praesentatione B.M.V), également appelées Présentines, forment une congrégation religieuse féminine enseignante, sociale et adoratrice de droit pontifical.

    Ce fut finalement l’évêque de Digne Mgr Julien Meirieu (1800-1884), à cette époque supérieur général des sœurs de la Présentation*, qui arrêta son choix sur une campagne du quartier de Mouïssèque, à l’est de La Seyne. Sous le second Empire, il existait peu d’habitations dans cette banlieue de La Seyne ; les chantiers de constructions navales ne s’y étendront que beaucoup plus tard. On n’y rencontrait guère que des jardins, de la verdure, des arbres. L’autorisation fit l’objet du décret de Napoléon III du 6 juillet 1858, daté de Plombières, sous la réserve que cette congrégation se conformerait aux statuts approuvés par ordonnance du 7 mai 1826. L’enquête de « commodo » et « incommodo » donna lieu à un procès-verbal favorable rendu le 28 juin 1857. Les bâtiments qui s’y élevèrent bientôt furent vastes et importants, comprenant chapelle, dortoirs, classes, réfectoires, offices, communs et dépendances ; l’établissement eut un grand jardin d’agrément et potager, pour la promenade des sœurs et les récréations des pensionnaires.

    Nombre de demoiselles de la bourgeoisie de la région, dont pas mal de Seynoises, sortirent de cette maison d’éducation qui fut connue assez loin à la ronde avantageusement ; d’ailleurs, l’éducation donnée y était excellente.

    Recensement de 1861 : autour de la Supérieure 11 religieuses dont 5 professeurs…

    Nous ne possédons pas, malheureusement, beaucoup de renseignements sur l’existence de cette institution libre locale. Cependant, nous savons que, pendant l’année scolaire 1882-1883, l’effectif des pensionnaires atteignit soixante-quinze à quatre-vingts unités et que la centaine fut même largement dépassée à une époque plus proche de nous.

    Ce furent les lois de 1901-1902 qui ouvrirent le chemin de l’exil à nos religieuses de la Présentation. Ce fut un dommage moral et matériel pour La Seyne, pour la Provence. Les sœurs se réfugièrent en Italie, à Bordighiera, à Vintimille où, en 1905, elles établirent une maison qui devint assez florissante et où elles jouirent de tous les avantages religieux qu’elles avaient eus en France”.

    Louis Baudoin 1965 chapitre 44

    Nous ne nous doutions pas alors qu’un jour ce “collège de filles” comme nous l’appelions si dédaigneusement, abriterait nos frères, neveux et nos fils.

    Le Père Frédéric Graly (42 ans) qui doit partir sous les drapeaux écrit ceci :

     ” À la Présentation, les travaux avancent rapidement, mais le temps pluvieux ne favorise point l’assèchement du badigeon…On a profité le mieux possible des commodités que pouvait offrir le local. La rentrée reste fixée au 3 novembre, mais il y a des difficultés à vaincre encore, que de travail à faire “…

    “Une convocation militaire me mobilise et m’oblige à tout quitter sans retard”

    Aux chantiers, la construction navale est arrêtée et la reconversion en arsenal demande du temps. Le directeur des FCM n’est autre que M. Léonce Rimbaud* qui est aussi président de l’Association des Anciens Elèves. Il va mettre à la disposition des Pères les ouvriers et le matériel nécessaires à la restauration du bâtiment.

    La rentrée scolaire

    C’est là que, dès le 4 novembre, les élèves des classes de seconde et au-dessous seront scolarisés jusqu’à la rentrée de 1919.

    L’annexe de la Présentation accueille à la date indiquée, sous une pluie battante, plus de 200 élèves du collège. Un ancien élève se souvient :

    “Des ouvriers partout : maçons, plâtriers, peintres. Un vent d’épouvante soufflait la pluie. Défoncée par les charrois, la cour était transformée en cloaque. Il fallait, pour y circuler, tendre des planches en guise de passerelles”

    Le père Delaunay meurt le 26 septembre; il n’assistera pas à la rentrée le 4 novembre.

    La rentrée fut triste, pour diverses causes. On était en guerre; il pleuvait; les locaux n’étaient pas connus; bien des choses y manquaient encore, et surtout, ah ! surtout, le bon Père Supérieur n’était plus là ! La mort, qui régnait en souveraine depuis les premiers jours d’août, l’avait fauché dans l’intervalle, lui, le pilier de l’œuvre, le phare toujours éclairé dans la nuit, le guide sûr, le conseiller modèle”.

    C’est le père Graly, sergent Frédéric Graly, qui devient le supérieur. Le Père Boissonet assurera l’intérim au collège, et l’annexe de la Présentation sera confiée au Père Jacob, puis dès octobre 1915 au Père Blondat ). 

    Les ordres de mobilisation enlèvent successivement au collège les Pères Mulsant, Watson et Baratin, (ce dernier décède lors du conflit) entraînant, de fait, de sérieux problèmes d’organisation et le vieillissement de l’encadrement, puisque dès 1915 près de la moitié du corps enseignant, religieux et laics, est parti sous les drapeaux.

    Malgré la présence de nombreux malades ou blessés des premiers mois de guerre, la rentrée eut bien lieu à la date normale, au “Grand Collège” (qui abrite l’administration générale) pour les élèves des cours de Marine et les classes du baccalauréat.

    On trouve dans les bulletins annuels de 1921 :

      “Durant ce temps, quatre-vingts de nos élèves seulement trouvaient place ici, tant la réquisition avait été draconienne. Il avait fallu les introduire avec une subtilité qui déconcerta l’autorité militaire, au point de la faire tolérante d’un état de choses qu’elle supportait mal. Pour avoir une étude on donna des chambres de maitres, qui ne pouvaient pas être réquisitionnées”. D’autres locaux trop rares étaient dans le même cas. C’est pourquoi on dormit à la bibliothèque. Le musée scientifique devint un autre dortoir.

    11 novembre 1918 : l’armistice

    Le sergent Graly démobilisé le 5 mars 1919, redevenu Père Supérieur Graly, ainsi que le Père Monier arrivé lui le 26 mars, s’employèrent tous deux pour faire cesser aussitôt l’existence de l’hôpital militaire. Ils obtinrent gain de cause et le génie militaire remit vaguement en état la maison. Dès lors, on pouvait entreprendre le déménagement de la Présentation et aménager l’Institution.

    Le plus gros du travail se fit évidemment pendant les grandes vacances et en octobre 1919, les cours complets fonctionnèrent au collège :

    la Présentation n’était plus qu’un souvenir.

    La suite ici :

    3aism.fr/1914-li-s-m-est-requisitionnee-comme-hopital-militaire-complementaire/*

    Sources

    Les soins aux blessés, aux malades et aux convalescents ; l’implication des Seynois ; l’institution Sainte-Marie et l’hôpital russe à La Seyne par Dina Marcellesi) Association pour l’Histoire et le Patrimoine Seynois : Regards sur l’histoire de La Seyne sur Mer n°15.

    Aux Maristes, un hôpital russe entre guerre et révolution par Thérèse Lépine Association pour l’Histoire et le Patrimoine Seynois : Regards sur l’histoire de La Seyne sur Mer n°18.

    Archives I.S.M

    Iconographie laseyneen1900.fr

    Institution Ste Marie de La Seyne sur Mer 1849 – 1999

    Le Collège des R.R P.P Maristes à la Seyne 1843 – 1983 

    Les Cahiers du Patrimoine de l’Ouest Varois n°14